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Réunion du Pasteur Network à Lille : surveillance des eaux usées pour la prévention des épidémies
Les 24 et 25 juin 2025, plus de 50 experts se sont réunis à l’Institut Pasteur de Lille pour une réunion du Pasteur Network (PN) consacrée à la surveillance des eaux usées. Cet événement illustre l’engagement du PN à rassembler des acteurs issus de divers horizons autour des défis de santé publique. Il a réuni des membres du PN issus des cinq continents, ainsi que des partenaires tels que la Fondation Bill et Melinda Gates, Wellcome Connecting Science, HERA, l’AFD et la Fondation Mérieux.
Surveillance de routine et détection des épidémies : deux approches complémentaires
Les discussions ont souligné l’importance de distinguer la surveillance régulière des eaux usées de l’analyse des eaux usées pendant une épidémie. La surveillance de routine vise à détecter les anomalies dans la circulation des agents pathogènes au sein de la population, servant ainsi de système d’alerte précoce. En revanche, l’analyse des eaux usées pendant une épidémie est généralement mise en œuvre sur une période plus courte et avec un objectif plus ciblé : elle permet d’identifier la source de l’épidémie et de suivre l’évolution d’un agent pathogène spécifique. Si ces deux approches diffèrent par leur objectif et leur calendrier, elles s’inscrivent toutes deux dans une stratégie globale visant à renforcer les systèmes de surveillance sanitaire.
Réduire les inégalités entre les pays et renforcer la coopération
Les participants ont également discuté des disparités en matière de ressources entre les pays à faible revenu et les pays à revenu élevé. Afin de combler ces écarts, les intervenants ont préconisé des stratégies adaptées, le renforcement des capacités locales et le partage d’expertise. L’importance de la coopération internationale, en particulier pour le transfert de compétences et les initiatives de formation, a été largement discutée par les différents membres.
Une approche intégrée pour affronter les nouveaux défis sanitaires
L’extension de la surveillance à des cibles non virales, telles que les parasites, les bactéries ou les marqueurs associés à la résistance aux antimicrobiens (RAM), marque un tournant vers une approche intégrée de la santé humaine et environnementale, conformément aux principes « One Health ». Un panel de donateurs a également abordé les questions du financement durable, de la pérennité des projets et de l’innovation.
Ateliers régionaux et étude panafricaine
Les ateliers régionaux ont permis d’identifier les besoins et les ressources existantes. Une étude panafricaine sans précédent a été présentée, fournissant des informations précieuses pour adapter et faire évoluer les stratégies de surveillance des eaux usées et de l’environnement dans différents contextes, ainsi que leur financement par les politiques de santé publique.
Recommandations clés
- Renforcer les capacités locales : formation, partage des approches, mise en commun des ressources
- Développer les collaborations intersectorielles et internationales
- Adapter les stratégies aux contextes régionaux pour garantir une mise en œuvre efficace
- Augmenter le financement à long terme pour des questions de santé publique spécifiques, tant de la part des donateurs que des autorités nationales
« Cette réunion a réaffirmé l’importance de la surveillance des eaux usées, non seulement en tant qu’outil scientifique, mais aussi en tant que levier pour l’équité, la préparation et le renforcement des systèmes de santé publique, en particulier lorsqu’elle est adaptée aux réalités locales et soutenue par une collaboration à long terme », a déclaré Rebecca Grais, directrice exécutive du Pasteur Network.