Renforcer le leadership en matière de santé résiliente au changement climatique : les membres du Pasteur Network se réunissent à Hong Kong

Du 26 avril au 3 mai 2025, le réseau Pasteur et le pôle de recherche HKU-Pasteur ont organisé la première réunion en présentiel de leurs membres Climate & Health Fellows à Hong Kong. Cet événement a réuni des boursiers, des mentors et des chercheurs de premier plan issus du Pasteur Network et d’institutions partenaires afin de se pencher sur l’intersection entre le changement climatique et la santé.

Cette réunion a constitué une étape importante pour le projet Climate and Health Observatories Accelerator, une initiative triennale soutenue par la Fondation Rockefeller et l’Institute of Philanthropy. Le programme vise à favoriser la collaboration et à élaborer des stratégies destinées à promouvoir des communautés plus saines et plus résilientes dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ainsi qu’à renforcer le leadership et les capacités de recherche liés aux défis climatiques et sanitaires dans les pays du Sud.

Cette cohorte de boursiers du Réseau Pasteur représente un groupe diversifié de chercheurs et de professionnels de la santé publique travaillant en Afrique, en Asie et en Amérique latine pour lutter contre les effets du changement climatique sur les maladies infectieuses. Leur expertise couvre la microbiologie, l’épidémiologie, la virologie, l’entomologie, la géomatique, la science des données et les politiques publiques. Chaque boursier se concentre sur les questions de santé sensibles au climat dans sa région, telles que la résistance aux antimicrobiens en Algérie et à Hong Kong, les maladies à transmission vectorielle comme la dengue et le paludisme au Vietnam, au Sénégal et au Cameroun, et les maladies tropicales négligées au Maroc et en Tunisie. Grâce à la modélisation, à la surveillance et à des approches « One Health », ils intègrent les données climatiques et sanitaires afin de développer des biens mondiaux et des outils prédictifs, d’éclairer les politiques publiques et de renforcer la résilience des systèmes de santé publique dans le monde entier.

Rencontrez les boursiers
Vous trouverez ci-dessous les témoignages de deux boursiers Climate & Health basés à Hong Kong (Hogan Kok-Fung Wai) et au Cambodge (Saren Sovan). D’autres vidéos seront bientôt publiées sur la chaîne YouTube du Pasteur Network :

« Façonner l’opinion publique sur le climat et la santé peut transformer notre vie quotidienne. Même de petites contributions individuelles peuvent aider à construire un monde meilleur pour tous. »

Saren Sovan, Cambodge

« En intégrant les données climatiques aux systèmes de santé, nous pouvons mieux prévoir et atténuer les effets des changements environnementaux sur la santé humaine. »

Hogan Kok-Fung Wai, Hong-Kong

Au cours de la semaine, les boursiers ont participé à des conférences, des ateliers, des formations en communication et des séances de planification collaborative. Ils ont affiné les plans de travail des projets, élaboré des théories du changement et discuté des perspectives régionales sur les questions climatiques et sanitaires.

Les activités de groupe, notamment les présentations institutionnelles, les activités brise-glace et une visite sur le terrain du bâtiment écologique Henderson, ont contribué à instaurer un climat de confiance et à renforcer le sentiment d’appartenance à un groupe au sein de la cohorte. Cette rencontre a jeté les bases d’une collaboration continue, d’échanges Sud-Sud et de contributions au dialogue mondial sur les systèmes de santé résilients au changement climatique.

Pour leur projet, les boursiers s’organisent en groupes de travail thématiques afin de favoriser la collaboration et d’harmoniser leurs efforts de recherche. Parmi ces groupes, certains se concentrent sur le paludisme (République centrafricaine, Cameroun, Niger), la dengue (Hanoï et Hô Chi Minh-Ville, Vietnam, Côte d’Ivoire), le virus du Nil occidental (Brésil, Algérie), la leishmaniose (Maroc, Tunisie), la modélisation et les prévisions (Brésil, Sénégal, Guinée) et l’adaptation à la chaleur (RAS de Hong Kong, Chine, Uruguay, Laos).

Après la rencontre de Hong Kong, les boursiers continueront à faire avancer leurs projets en coordination avec le Pasteur Network et leurs institutions d’origine. Au cours de l’année à venir, ils bénéficieront d’un mentorat et d’un soutien technique sur mesure, et auront la possibilité de participer à des ateliers régionaux, à des groupes de travail thématiques et à des publications conjointes.


Disclaimer
“Ni l'Institute of Philanthropy, ni ses parties liées, ni aucune autre personne impliquée ou liée à la compilation du contenu du présent document (collectivement, « les parties mentionnées ») ne donnent de garantie ou ne font de déclaration, expresse ou implicite, quant à l'exactitude, l'actualité ou l'exhaustivité du contenu ou quant aux résultats pouvant être obtenus par son utilisation. En aucun cas, les parties mentionnées ne peuvent être tenues responsables envers toute personne ou entité pour toute action entreprise ou non à la suite du contenu du présent document.”
“Bien que la Fondation Rockefeller ait apporté son soutien au programme de bourses, les critères d'éligibilité, le processus de sélection et la supervision du programme sont contrôlés par le Pasteur Network.”

Casablanca, Maroc — Mai 2025
Les instituts membres du Pasteur Network se sont réunis à Casablanca pour un atelier de deux jours axé sur le renforcement de la collaboration en matière de recherche, de développement et de préparation aux épidémies dans le domaine des vaccins. Des experts de l’ensemble du réseau, couvrant l’Afrique, l’Asie, l’Europe et l’Amérique latine, se sont réunis pour s’accorder sur les priorités et définir les prochaines étapes d’une action collective. Cette réunion s’inscrit dans le cadre des grands axes stratégiques du réseau, qui comprennent le renforcement de la veille épidémiologique et de la préparation aux épidémies, le renforcement de l’écosystème de R&D (en particulier dans les domaines du diagnostic, des vaccins et des traitements), l’amélioration du renforcement des capacités et du transfert de connaissances, et la garantie d’une modernisation continue. L’objectif est de coordonner les efforts à plusieurs échelles (locale, régionale, mondiale), en tirant parti de l’expertise et de la présence diversifiées du réseau, en particulier dans les pays du Sud.

Principaux résultats

L’atelier a donné lieu à plusieurs résultats importants:

  • Formation, partage des connaissances et mobilité du personnel: les membres ont convenu de lancer des programmes de formation et de planifier des programmes de mobilité tout au long de la chaîne de valeur du développement des vaccins, de la découverte à la production (par exemple, fabrication de vaccins, essais cliniques, transfert de technologie, technologie ARNm et processus réglementaires). Le réseau prévoit de commencer en interne par cartographier les compétences et les responsabilités existantes parmi ses membres.
  • De la recherche à l’application clinique: une feuille de route a été élaborée pour faire passer les recherches prometteuses par les tests précliniques, la production conforme aux bonnes pratiques de fabrication, et les essais cliniques multinationaux, avec le soutien de cadres juridiques et de qualité.
  • Aborder la question de la propriété intellectuelle (PI): un accord centralisé sur la PI est nécessaire. Cet accord pourrait être flexible, par exemple en acceptant de fournir la PI aux pays du Sud, conformément à des principes tels que la Déclaration de Rio. Une discussion au sein du conseil d’administration du PN sur un accord centralisé sur la PI est prévue comme prochaine étape.
  • Explorer des infrastructures et des mécanismes de soutien: Le concept de bio-accélérateur a été suggéré comme espace central où les membres pourraient s’informer sur les nouveaux développements et technologies en matière de R&D. La création de centres spécialisés dans la fabrication et les études cliniques est également à l’étude.

Prochaines étapes:

  • Révision et commentaires: les membres mettront à jour la base de données sur les capacités institutionnelles et soumettront leurs commentaires sur l’analyse de rentabilité en cours d’élaboration pour le réseau.
  • Finalisation de l’étude de faisabilité: le document sur l’activité de fabrication de vaccins du Pasteur Network est un document complet qui présentera les capacités de chaque membre, la plateforme technologique des vaccins et explorera les possibilités de collaboration.
  • Déploiement de la formation: les préparatifs pour la mise en œuvre de la formation et l’évaluation des ressources vont commencer.
  • Prochaine réunion: a planification de la prochaine réunion en personne à Ho Chi Minh-Ville, au Vietnam (octobre), ainsi que des réunions virtuelles entre maintenant et octobre, va commencer.

“La réunion de Casablanca a marqué un tournant pour le Pasteur Network. Nous en sommes repartis avec une meilleure compréhension de nos forces et de la manière dont nous pouvons travailler ensemble dans différents aspects de la recherche et du développement de vaccins, mais aussi avec la volonté de passer des idées à la mise en œuvre. Ce qui rend ce réseau puissant, c’est notre capacité collective à agir à travers les frontières géographiques, guidés par la science, la solidarité et un objectif commun”
Dr. Rebecca Grais, Directrice Executive, Pasteur Network

Cet atelier a réaffirmé la mission du Pasteur Network, qui consiste à renforcer les capacités mondiales en matière de santé équitable et à construire un écosystème collaboratif prêt à répondre à la prochaine urgence sanitaire.

Le vendredi 28 juin, le Pasteur Network a organisé sa deuxième réunion pour la région Afrique, réunissant des experts de premier plan des instituts membres de tout le continent. Cette réunion a souligné l’importance de la collaboration et du partage d’expertise pour relever les défis sanitaires urgents auxquels est confrontée la région africaine, en se concentrant sur trois domaines thématiques
principaux.

La réunion a débuté par des remarques d’Amadou Alpha Sall, Président du Pasteur Network et membre du conseil d’administration de la région Afrique, qui a souligné la mission et la vision du réseau.

Des experts thématiques ont dirigé des discussions éclairantes au cours de diverses sessions :

  • Modèles linguistiques en biologie : dirigée par Xavier Berthet de l’Institut Pasteur de Dakar, cette session a exploré l’application de grands modèles linguistiques dans la recherche biologique, mettant en avant des méthodologies innovantes et leur impact potentiel sur les études futures. L’utilisation des données collectées et plus spécifiquement la manière de les standardiser pour construire des modèles ont été discutées.
  • Changement climatique et maladies infectieuses : Emmanuel Nakouné de l’Institut Pasteur de Bangui a discuté de la mise en place d’observatoires pour surveiller les impacts sanitaires du changement climatique, en soulignant comment les facteurs climatiques contribuent à la propagation des maladies infectieuses et la nécessité de stratégies adaptatives. Il a mis en avant les efforts collectifs de divers membres pour développer un projet commun.
  • Résistance aux antimicrobiens : Sara Eyangoh du Centre Pasteur du Cameroun a abordé le problème croissant de la résistance aux antimicrobiens (RAM) en présentant les résultats de recherches régionales et en discutant des programmes de changement de comportement en santé publique pour lutter efficacement contre la RAM. Les représentants ont souligné les spécificités régionales dans la lutte contre la RAM.

La Réunion Régionale Afrique du Pasteur Network, organisée par Sandrine Kyane, Responsable du développement stratégique pour la région, a marqué une étape importante dans le renforcement de la collaboration régionale, en soulignant les défis de santé publique et la promotion de la mission collective d’amélioration de la santé mondiale.

Les discussions et les résultats de cette réunion contribueront sans aucun doute à un réseau plus fort et plus résilient, prêt à faire face aux futures crises sanitaires avec une expertise et une unité incomparable. Un des points clés de la réunion était le renforcement des partenariats et de la mise en valeur des forces uniques des instituts membres du réseau.

Le partenariat équitable reste une valeur fondamentale, guidant les discussions et priorisant les intérêts collectifs, en veillant à ce que tous les instituts membres aient accès aux ressources et aux opportunités de collaboration.

Membres de la région Afrique :  

Centre Pasteur du Cameroon, Institut Pasteur de Bangui, CERMES Niger, Institut Pasteur de Côte d’Ivoire, Institut Pasteur de Dakar, Institut Pasteur de Guinée, Institut Pasteur de Madagascar 

Plus d’information:

https://pasteur-network.org/fr/membres/

  

Lors d’une cérémonie officielle le 19 janvier 2024 dernier, l’Institut Pasteur de Dakar, membre du Pasteur Network, a inauguré le Centre Africain pour la Résilience aux Épidémies (CARE) en présence de nombreux officiels et partenaires. L’inauguration de ce centre a marqué aussi le lancement des célébrations du centenaire de l’Institut Pasteur de Dakar en 2024.

CARE a pour objectifs de former la prochaine génération de leaders, de décideurs et d’acteurs impliqués sur les fronts épidémiques, de promouvoir l’intelligence des maladies en collectant, en stockant et en analysant des données épidémiologiques massives, de traduire la recherche épidémiologique en valeur sociale en favorisant une culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat.

CARE constitue également un instrument de lutte contre les épidémies, aligné avec l’axe stratégique de préparation aux épidémies que l’Institut Pasteur de Dakar partage avec les autres membres du Pasteur Network.

A l’occasion de cette inauguration, l’Africa CDC a par ailleurs remis officiellement à l’institut pasteur de Dakar sa certification en tant que Centre d’Excellence de Biosûreté & Biosécurité pour la Région de l’Afrique de l’Ouest.

Retour sur l’événement*

Avec pour ambition de promouvoir la collaboration et le partage des connaissances, le Pasteur Network soutient des modules de formation d’excellence, dispensés chaque année. Trois cours, animés par des membres du Pasteur Network, ont récemment mis en lumière certains de ses axes d’action stratégiques, à savoir la veille épidémique et la préparation aux épidémies, la recherche, le développement et l’innovation, la création d’équipes pluridisciplinaires collaboratives et la promotion d’une collaboration équitable.

Un premier cours portant sur la biologie des infections virales émergentes et négligées en Amérique latine (« Biology of emerging and Neglected Viral Infections in Latin America ») s’est tenu du 19 au 28 avril 2023 à l’Institut Pasteur de Montevideo.

Organisé par Nicolas Sarute (Institut Pasteur de Montevideo), Nolwenn Jouvenet (Institut Pasteur, Paris) et Sandra Cordo (UBA, AUGM, Argentine), ce cours a été l’occasion de réunir des chercheurs et professionnels de santé venus de toute l’Amérique latine. Son principal objectif : stimuler la collaboration pluridisciplinaire sur les aspects clés de la biologie des virus négligés et émergents, tout particulièrement à l’égard des pathogènes ayant un impact sur la santé publique. Différents thèmes tels que la recherche fondamentale sur les virus, l’épidémiologie, la surveillance et les stratégies de prévention et de lutte y ont été abordés.

Ce cours portera le nom du professeur Otto Pritsch, un chercheur récemment décédé, qui aura joué un rôle de premier plan dans la consolidation de l’accord signé entre la Délégation régionale de coopération pour l’Amérique du Sud, l’Association des universités du groupe de Montevideo (AUGM), l’Institut Pasteur (Paris) et l’Institut Pasteur de Montevideo.

Consultez le programme sur le site Web de Institut Pasteur de Montevideo

Dans le cadre du projet SARA (Surveillance de l’antibiorésistance en Afrique), un deuxième cours cofinancé par le FSPI du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères a été dispensé à l’Institut Pasteur de Dakar du 22 au 26 mai 2023. Ce cours intensif, coordonné par le groupe de Sylvain Brisse (Institut Pasteur) et Yakhya Diye (Institut Pasteur de Dakar), a rassemblé 21 participants de 9 pays d’Afrique. Portant essentiellement sur le séquençage et l’analyse bioinformatique des génomes bactériens, il a notamment permis aux participants de renforcer leur réseau collaboratif et de partager les « bonnes pratiques » dans les domaines de la surveillance de l’antibiorésistance.

Pour en savoir plus sur le cours SARA, lisez l’article publié sur Pasteur.fr.

Enfin, c’est à l’Institut Pasteur Hellénique que s’est tenu, du 26 au 29 juin 2023, le cours immersif sur l’innovation et le transfert de technologie en sciences biologiques et santé publique (« Immersion in Innovation and Technology Transfer in Biological Sciences and Public Health »). Pendant quatre jours, différents experts ont évoqué l’importance du transfert de technologie et de l’innovation dans le développement et la fabrication de produits médicaux innovants.

 Consultez le programme sur le site Web de l’Institut Pasteur Hellénique

En finançant ces cours d’excellence et en les rendant accessibles à un vaste public, le Pasteur Network a pour objectif de stimuler une action collective et le partage de connaissances dans les domaines des maladies infectieuses émergentes et de la résistance antimicrobienne, tout en encourageant l’innovation scientifique.

Pour en savoir plus, consultez les liens suivants :

Cours internationaux

Liste des cours parrainés par le Pasteur Network

Pasteur Network contact : Kathleen VICTOIR kathleen.victoir@pasteur.fr

Appel d’offres projet maladies infectieuses

L’axe 1 maladies infectieuses émergentes (un des trois axes stratégiques de l’Institut Pasteur), en partenariat avec la Direction Internationale, et avec le soutien de la Direction de la Coopération Internationale de la Principauté de Monaco, a le plaisir de proposer un financement de 15 000 euros pour un projet émanant d’un des instituts africains du Pasteur Network et portant sur la lutte contre les maladies infectieuses.

Tout projet sur la thématique des maladies infectieuses est recevable, mais les projets avec une composante de santé publique forte seront prioritaires.

Procédure d’application

  • Completez le formulaire d’application au plus tard le 30 juin 2023.
  • Les propositions seront évaluées par un comité scientifique et le projet sélectionné sera annoncé à la mi-juillet 2023.

Le 19 janvier 2022, l’Institut Pasteur de Dakar, membre du Pasteur Network, et la Coalition for Epidemic Preparedness Innovations(CEPI) ont annoncé un partenariat de 10 ans dans lequel CEPI investira jusqu’à 50 millions de dollars. Cette collaboration vise à faire progresser l’accès équitable aux vaccins en Afrique et à contribuer à l’objectif de l’Union africaine de porter à 60 % la part des fabricants africains dans l’approvisionnement en vaccins du continent d’ici 2040.

L’investissement de CEPI viendra compléter celui des autres principaux bailleurs de fonds du projet MADIBA, notamment l’Union européenne, la Banque européenne d’investissement (BEI), l’AFD – Agence française de développement, la Banque islamique de développement (BIsD), la SFI – Société financière internationale, la Société internationale de financement du développement des États-Unis, le gouvernement allemand et le gouvernement du Sénégal.


Pour aller plus loin :
Actualité sur le site CEPI: https://cepi.net/news_cepi/cepi-and-institut-pasteur-de-dakar-announce-10-year-partnership-to-boost-manufacturing-of-affordable-vaccines-for-the-global-south/
Annonce de l’Institut Pasteur de Dakar : https://www.linkedin.com/feed/update/urn:li:activity:7021806481087811584/?updateEntityUrn=urn%3Ali%3Afs_feedUpdate%3A%28V2%2Curn%3Ali%3Aactivity%3A7021806481087811584%29

81087811584%29

En raison de la mondialisation et de la propagation de vecteurs tels que les moustiques, la dengue est un fardeau croissant pour la santé publique dans le monde entier. La détection rapide des espèces vectrices et la prévention de leur établissement peuvent être réalisées grâce à la surveillance des vecteurs. Des scientifiques du Pasteur Network, basés à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos et l’Institut Pasteur de Madagascar, ont publié un article dans Plos One montrant que le MALDI-TOF MS est un outil prometteur qui pourrait être utilisé pour une surveillance internationale des moustiques vecteurs d’arbovirus.

Un impact pour la santé publique

Le virus de la dengue est transmis aux humains par des moustiques vecteurs. Il provoque généralement des maladies bénignes ou des syndromes pseudo-grippaux. Néanmoins, les infections à répétition sont connues pour leur risque d’engendrer des formes cliniques sévères et potentiellement mortelles, appelée dengue sévère.

Face à la mondialisation, les aires de répartition des moustiques connus pour transmettre le virus de la dengue augmentent et notamment dans les régions non endémiques. L’incidence mondiale de la dengue a été multipliée par 8 au cours des dernières décennies, avec une estimation de 390 millions de personnes infectées par an dans le monde.[1] Le risque de dispersion toujours plus important souligne la nécessité d’améliorer la surveillance des vecteurs afin de détecter rapidement les espèces vectrices introduites et de prévenir leur établissement dans de nouvelles zones. La surveillance repose sur l’identification précise des espèces vectrices. Deux moustiques à distribution mondiale, Aedes aegypti et Aedes albopictus, ce dernier aussi communément appelé moustique tigre, sont les vecteurs les plus connus de cet arbovirus. Cependant, dans la région Pacifique, au moins 9 autres espèces appartenant au groupe Scutellaris sont présentes et sont également des vecteurs confirmés ou potentiels du virus de la dengue.

MALDI-TOF MS pour une surveillance mondiale des moustiques

Les moustiques du groupe Scutellaris sont morphologiquement similaires et les informations préexistantes sur leur génome sont souvent manquantes. Pour identifier les moustiques vecteurs du virus de la dengue, des scientifiques du Pasteur Network ont évalué l’utilisation d’une autre méthode : la spectrométrie de masse de type « Matrix-Assisted Laser Desorption Ionization Time-Of-Flight Mass Spectrometry » (MALDI-TOF MS).  Le MALDI-TOF MS est un outil qui génère des spectres protéiques spécifiques à chaque espèce.

Des moustiques prélevés sur le terrain, appartenant à 8 espèces[2] et provenant de 6 pays du Pacifique, d’Asie et de Madagascar, ont été inclus dans cette étude réalisée par l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos et l’Institut Pasteur de Madagascar. L’analyse a démontré qu’une base de données MALDI-TOF créée à partir de moustiques de la région Pacifique permettait une identification exacte des espèces de moustiques des autres régions. Cette technique est apparue aussi efficace que la méthode du séquençage de l’ADN pour identifier les espèces de moustiques. En effet, dans la majeure partie des cas, une identification exacte de l’espèce a été obtenue pour les moustiques testés, même pour les espèces morphologiquement et phylogénétiquement proches. En définitive, ces résultats soulignent que la MALDI-TOF MS est un outil prometteur qui pourrait être utilisé pour une surveillance globale des vecteurs d’arbovirus.


Pour aller plus loin :
MALDI-TOF MS: An effective tool for a global surveillance of dengue vector species
Plos One, octobre 2022.
Antsa Rakotonirina*, Morgane Pol, Fara Nantenaina Raharimalala, Valentine Ballan, Malia Kainiu, Sébastien Boyer, Sosiasi Kilama, Sébastien Marcombe, Sylvie Russet, Emilie Barsac, Rama Vineshwaran, Malia Kaleméli Selemago, Vincent Jessop, Geneviève Robic, Romain Girod, Paul T. Brey, Julien Colot, Myrielle Dupont-Rouzeyrol, Vincent Richard, Nicolas Pocquet
*Auteur correspondant.
DOI: https://doi.org/10.1371/journal.pone.0276488


[1] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/dengue-and-severe-dengue

[2] Ae. aegypti, Ae. albopictus, Ae. polynesiensis, Ae. scutellaris, Ae. pseudoscutellaris, Ae. malayensis, Ae. futunae and Culex quinquefasciatus

L’Institut Pasteur de Madagascar en collaboration avec l’Institut Pasteur de Tunis, l’Institut Pasteur à Paris, tous trois membres du Pasteur Network organisent un cours intitulé « Les dimensions sociales des épidémies ». Durant 5 jours, du 17 au 21 avril 2023, à l’Institut Pasteur de Madagascar, les 25 participants pourront renforcer leurs connaissances et capacités en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Les chercheurs en SHS du Pasteur Network en Afrique ou impliqué dans le projet Afroscreen qui sont intéressés peuvent candidater jusqu’au 15 janvier 2023.

Ce cours, réalisé avec le soutien des projets Sonar Global et Afroscreen, intervient dans le cadre du processus de renforcement des capacités en Sciences Humaines et Sociales (SHS) au niveau du Pasteur Network et plus largement des instituts de recherche et de santé africains. 25 participants seront sélectionnés parmi les candidats qui auront postulé avant le 15 janvier 2023 en remplissant le Google Form dédié.

Les cours seront dispensés en présentielle pendant 5 jourspar des formateurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé de Burkina Faso, du Pôle Sciences Sociales du Centre Régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann à Dakar, Sénégal, du Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée, de l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, de l’Institut Pasteur à Paris et de l’Institut Pasteur de Madagascar.

Profils des candidats :
Les chercheurs en SHS anthropologues, sociologues, spécialistes en sciences de l’éducation, de la géographie humaine, historiens et data scientists appliqué à la santé.

Provenance :
Les chercheurs des membres du Pasteur Network en Afrique ou les chercheurs impliqués dans le projet Afroscreen (réseaux IRD, ANRS|MIE).

Prérequis :

  • Diplôme de Master 2 ou doctorat dans les disciplines scientifiques citées au-dessus
  • Expérience professionnelle pertinente dans la conduite ou la contribution à des recherches en SHS en contexte épidémique.
  • Bonne connaissance des méthodes de collecte de données (primaire et secondaire) et d’analyses propres aux SHS

Pour aller plus loin:
Espace de candidature : https://forms.gle/sNcAVwcVycHrjLXM9
Article dédié de l’Institut Pasteur de Madagascar : https://www.pasteur.mg/offres/appel-a-candidature-cours-du-pasteur-network-les-dimensions-sociales-des-epidemies-du-17-au-21-avril-2023-lieu-institut-pasteur-de-madagascar/

Le 09 décembre 2022 s’est tenu la Cérémonie des Doctorants de l’Institut Pasteur. Trois diplômés représentaient le Pasteur Network : le Dr Habib pour l’Institut Pasteur de Madagascar, le Dr Lyu pour le Pôle de Recherche Université de Hong Kong – Pasteur et le Dr Modiyinji pour le Centre Pasteur du Cameroun. Après le discours d’introduction de l’invité d’honneur, le Pr Ugur Sahin, professeur d’oncologie translationnelle et d’immunologie à l’Université de Mayence et PDG de BioNTech, tous ont eu quelques minutes pour présenter leur parcours.

Dr Azimdine Habib

« Toujours avoir un objectif dans la vie et se donner tous les moyens pour l’atteindre. Ne jamais avoir peur d’un échec mais apprendre de celui-ci pour avancer »

Thèse soutenue

Relation entre composition du microbiote intestinal et infestation parasitaire chez les enfants dans un contexte de malnutrition

Le Dr Azimdine Habib est originaire des iles Comores où il obtient sa licence en Sciences de la Vie en 2012. Son master en Biochimie fondamentale et appliquée, option biochimie, biodiversité et santé l’amène à Madagascar. Il y intègre l’Institut Pasteur de Madagascar au cours de sa deuxième année au laboratoire de bilharziose. En 2016, il y est recruté en tant que technicien de laboratoire dans l’unité de bactériologie expérimentale. Dès 2017, il commence son doctorat sous la direction du Dr Jean-Marc Collard. Sa thèse explore le lien entre la composition du microbiote intestinal et les parasites intestinaux, notamment chez les enfants atteints de malnutrition. Dans le cadre du concours « Ma Thèse en 180 secondes », organisé par l’Institut Pasteur de Madagascar, Azimdine Habib a présenté sa thèse pour un public non scientifique et obtenu la première place de la 2ème édition. Il a ensuite défendu sa thèse en décembre 2021. En octobre 2022, il a rejoint la plateforme technologique BIOMICS de l’Institut Pasteur, également membre du Pasteur Network, en tant qu’ingénieur de recherche où il s’intéresse au séquençage nouvelle génération.


Dr Huibin Lyu

« La pratique est le seul et unique moyen de tester la vérité »

Thèse soutenue

Étude des réactions humorales croisées au SRAS-CoV-2 chez l’homme et la souris

Le Dr Huibin Lyu, Tomas, a démarré son parcours de recherche à l’Université de Technologies de Guangdong en Chine en étudiant les propriétés antibactérienne et antitumorale du curcuma. Cette expérience l’encourage à commencer un second master à l’Université médicale de Guangzhou en virologie et immunologie, plus spécifiquement sur le criblage des anticorps présentant une réaction croisée avec le virus de la grippe.  Grâce à une bourse doctorale du programme Calmette & Yersin, Huibin Lyu rejoint ensuite le Pôle de Recherche de l’Université de Hong Kong – Pasteur, membre du Pasteur Network, pour conduire son doctorat au sein de l’équipe du Pr Roberto Bruzzone et du Dr Chris Mok. Sa thèse s’inscrivait alors dans la poursuite de son master avec pour thématique la réponse des anticorps après la première infection grippale chez le nouveau-né et la spécialisation du système immunitaire chez le modèle murin. Face à la pandémie de la Covid-19, le Dr Lyu a réorienté son sujet sur un autre virus, le SARS-CoV-2 et a contribué à une meilleure compréhension de la réponse immune à ce virus. En septembre 2022, il a soutenu sa thèse sur les réactions croisées du système immunitaire face au SARS-CoV-2 chez l’homme et la souris. Le Dr Lyu est aujourd’hui post-doctorant à l’Université de l’Illinois Urbana-Champaign où il cherche à identifier les signatures des anticorps humains contre différents pathogènes.


Dr Abdou Fatawou Modiyinji

« La Science n’a pas de patrie »

Thèse soutenue

Étude de la prévalence et la caractérisation moléculaire du virus de l’hépatite E dans les populations animales et humaines au Cameroun : Évaluation de la transmission inter-espèces

Le Dr Abdou Fatawou Modiyinji a réalisé ses études à la faculté des Sciences de l’Université de Yaoundé 1 au Cameroun. En 2012, il y obtient sa licence de Biologie des Organismes Animaux. Il poursuit avec un master en Parasitologie et Écologie qu’il obtient en 2015. Il poursuit ensuite avec un doctorat au Département de Biologie et Physiologie Animales et au Centre Pasteur du Cameroun, membre du Pasteur Network. Première étude du genre au Cameroun, sa thèse a porté sur l’hépatite E chez les populations humaine mais aussi animales dans le pays. En plus de caractériser les génotypes du virus de l’hépatite E chez les humains, elle a mis en lumière une séroprévalence élevée du virus au sien des deux populations suggérant une transmission inter-espèce du virus de l’hépatite E au Cameroun. Auteur de plusieurs publications durant sa thèse, Abdou Fatawou Modiyinji a soutenu cette dernière en juillet 2022. Il étudie maintenant les entérovirus en tant que chercheur post-doctorant au Centre Pasteur du Cameroun.