Pasteur Network annonce la mise en ligne du rapport qui porte sur les activités 2021-2022.

Ce dernier rapport regroupe une présentation du réseau et des faits marquants au niveau mondial concernant ses membres, ses réalisations et sa communauté.

Chacun des quatre chapitres est consacré à une région du Pasteur Network : Afrique, Amériques, Asie-Pacifique et Euro-Méditerranée avec une page spécifique pour chaque membre

Consulter le rapport 2021-2022

A propos du Pasteur Network

Vaste communauté humaine et scientifique, le Pasteur Network rassemble plus de 30 membres établis dans une vingtaine de pays qui contribuent ensemble à l’amélioration de la santé mondiale. Le réseau, au cœur de zones endémiques, dispose d’un accès privilégié à de très nombreux pathogènes qu’il surveille et étudie sur les 5 continents. Cette exceptionnelle diversité fait du Pasteur Network un acteur mondial unique de la santé publique, de la science, de l’innovation et de la formation, en particulier dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Vidéo de présentation  

Page Linkedin du Pasteur Network

Avec pour ambition de promouvoir la collaboration et le partage des connaissances, le Pasteur Network soutient des modules de formation d’excellence, dispensés chaque année. Trois cours, animés par des membres du Pasteur Network, ont récemment mis en lumière certains de ses axes d’action stratégiques, à savoir la veille épidémique et la préparation aux épidémies, la recherche, le développement et l’innovation, la création d’équipes pluridisciplinaires collaboratives et la promotion d’une collaboration équitable.

Un premier cours portant sur la biologie des infections virales émergentes et négligées en Amérique latine (« Biology of emerging and Neglected Viral Infections in Latin America ») s’est tenu du 19 au 28 avril 2023 à l’Institut Pasteur de Montevideo.

Organisé par Nicolas Sarute (Institut Pasteur de Montevideo), Nolwenn Jouvenet (Institut Pasteur, Paris) et Sandra Cordo (UBA, AUGM, Argentine), ce cours a été l’occasion de réunir des chercheurs et professionnels de santé venus de toute l’Amérique latine. Son principal objectif : stimuler la collaboration pluridisciplinaire sur les aspects clés de la biologie des virus négligés et émergents, tout particulièrement à l’égard des pathogènes ayant un impact sur la santé publique. Différents thèmes tels que la recherche fondamentale sur les virus, l’épidémiologie, la surveillance et les stratégies de prévention et de lutte y ont été abordés.

Ce cours portera le nom du professeur Otto Pritsch, un chercheur récemment décédé, qui aura joué un rôle de premier plan dans la consolidation de l’accord signé entre la Délégation régionale de coopération pour l’Amérique du Sud, l’Association des universités du groupe de Montevideo (AUGM), l’Institut Pasteur (Paris) et l’Institut Pasteur de Montevideo.

Consultez le programme sur le site Web de Institut Pasteur de Montevideo

Dans le cadre du projet SARA (Surveillance de l’antibiorésistance en Afrique), un deuxième cours cofinancé par le FSPI du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères a été dispensé à l’Institut Pasteur de Dakar du 22 au 26 mai 2023. Ce cours intensif, coordonné par le groupe de Sylvain Brisse (Institut Pasteur) et Yakhya Diye (Institut Pasteur de Dakar), a rassemblé 21 participants de 9 pays d’Afrique. Portant essentiellement sur le séquençage et l’analyse bioinformatique des génomes bactériens, il a notamment permis aux participants de renforcer leur réseau collaboratif et de partager les « bonnes pratiques » dans les domaines de la surveillance de l’antibiorésistance.

Pour en savoir plus sur le cours SARA, lisez l’article publié sur Pasteur.fr.

Enfin, c’est à l’Institut Pasteur Hellénique que s’est tenu, du 26 au 29 juin 2023, le cours immersif sur l’innovation et le transfert de technologie en sciences biologiques et santé publique (« Immersion in Innovation and Technology Transfer in Biological Sciences and Public Health »). Pendant quatre jours, différents experts ont évoqué l’importance du transfert de technologie et de l’innovation dans le développement et la fabrication de produits médicaux innovants.

 Consultez le programme sur le site Web de l’Institut Pasteur Hellénique

En finançant ces cours d’excellence et en les rendant accessibles à un vaste public, le Pasteur Network a pour objectif de stimuler une action collective et le partage de connaissances dans les domaines des maladies infectieuses émergentes et de la résistance antimicrobienne, tout en encourageant l’innovation scientifique.

Pour en savoir plus, consultez les liens suivants :

Cours internationaux

Liste des cours parrainés par le Pasteur Network

Pasteur Network contact : Kathleen VICTOIR kathleen.victoir@pasteur.fr

L’Institut Pasteur, Fiocruz – Oswaldo Cruz Foundation (Brazil) – deux membres du Pasteur Network – et l’Université de Birmingham (UK) ont créé l’Unité internationale pasteur sur les vésicules extracellulaires fongiques. Les Pasteur International Units sont créées par deux ou plusieurs équipes de recherche qui travaillent ensemble en lien avec le Pasteur Network.

Plus d’information :

Sur le Pasteur Network

Vaste communauté humaine et scientifique, le Pasteur Network rassemble plus de 30 membres établis dans une vingtaine de pays qui contribuent ensemble à l’amélioration de la santé mondiale. Le réseau, au cœur de zones endémiques, dispose d’un accès privilégié à de très nombreux pathogènes qu’il surveille et étudie sur les 5 continents. Cette exceptionnelle diversité fait du Pasteur Network un acteur mondial unique de la santé publique, de la science, de l’innovation et de la formation, en particulier dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Pasteur-network.org

Le directeur général de l’Institut Pasteur, Professeur Stewart Cole, et le recteur de l’Université de São Paulo (USP), Carlos Gilberto Carlotti Junior, ont signé le vendredi 31 mars 2023, lors d’une cérémonie à Paris, les statuts de l’Institut Pasteur de São Paulo, association de droit privé brésilien sans but lucratif. Cet Institut, membre associé du Pasteur Network, aura pour mission de mener des recherches dans le domaine de la biologie afin de contribuer au développement de la santé humaine, de promouvoir des activités de diffusion des connaissances scientifiques et d’enseignement, d’innovation et de transfert des connaissances, ainsi que d’assurer des actions en faveur de la santé publique. 

Pour aller plus loin
Lire le communiqué de presse sur le site de l’Institut Pasteur : https://pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/institut-pasteur-universite-sao-paulo-signent-nouveaux-statuts-vue-creation-institut-pasteur-sao

Photo : Cérémonie de signature à l’Institut Pasteur – © François Gardy – Institut Pasteur


Pour une collaboration, cinq membres du Pasteur Network – l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur de Bangui, l’Institut Pasteur de Madagascar, l’Institut Pasteur de la Guyane et l’Institut Pasteur de Paris – ont publié les résultats d’une étude sur l’ARN ribosomique des moustiques. En plus de diffuser 234 séquences complètes d’ARN ribosomique issues de 33 espèces de moustiques dans des bases de données publiques, l’étude présente la méthodologie bio-informatique utilisée pour assembler ces séquences. Publiée dans eLife, cette étude aborde également l’utilisation de l’ARN ribosomique comme marqueur moléculaire pour des fins taxonomique ou phylogénique. Elle vise à faciliter la découverte et la surveillance des virus chez toutes les espèces de moustiques.

Surveiller la circulation des virus grâce au séquençage de l’ARN (ARN-seq)

Les moustiques sont connus pour transmettre de nombreux virus pathogènes pour les humains et les animaux. La plupart de ces virus utilisent l’ARN, ou acide ribonucléique, comme structure porteuse d’information génétique. L’analyse par séquençage de tout l’ARN trouvé dans un échantillon donné, aussi appelée métagénomique ARN-seq, est couramment utilisée pour identifier les pathogènes viraux qui circulent dans certaines populations de moustiques. Cette détection de leur génome d’ARN permet également de découvrir et de suivre la circulation des agents pathogènes viraux connus ou émergents potentiels.

Néanmoins, le moustique lui-même possède beaucoup d’ARN. En particulier, les ARN qui composent les machines productrices de protéines appelées ribosomes. Ce type d’ARN est dénommé ARN ribosomique.  La présence en grande quantité de ce type d’ARN constitue un « bruit de fond » qui peut réduire la sensibilité de la détection des pathogènes, en masquant les séquences d’intérêt. Ce « bruit de fond » doit donc être retiré de l’échantillon. Pour éliminer avec succès l’ARN ribosomique, il est nécessaire de connaître sa séquence de référence.

L'utilisation du séquençage de l'ARN pour détecter les virus par leur génomes ARN se fait en plusieurs étapes. La connaissance des séquences d'ARN ribosomique permet de réaliser les étapes 3 et 5 pour une meilleure détection des pathogènes viraux dans les échantillons de moustiques.
L’utilisation du séquençage de l’ARN pour détecter les virus par leur génomes ARN se fait en plusieurs étapes. La connaissance des séquences d’ARN ribosomique permet de réaliser les étapes 3 et 5 pour une meilleure détection des pathogènes viraux dans les échantillons de moustiques. Cette illustration a été créée avec Biorender.com. © Cassandra Koh

Cependant, l’absence de séquences d’ARN ribosomiques de référence pour une grande majorité d’espèces de moustiques rend difficile la réalisation d’ARN-seq chez ces dernières. Seules quelques espèces vectrices ont été répertoriées dans des bases de données publiques, une collection de toutes les séquences génétiques connues de tous les êtres vivants. Ainsi, ce manque de séquences entraine une méconnaissance des cycles de transmission perpétués par d’autres espèces de moustiques endémiques d’environnements plus éloignés, et responsables de l’infection d’animaux dits « réservoirs ». Pour permettre la découverte et la surveillance de virus dans un plus large éventail d’espèces de moustiques, l’équipe a élargi la collection actuelle de séquences d’ARN ribosomiques de référence.

Mutualiser l’expertise des membres du Pasteur Network

En mutualisant leurs expertises et leurs ressources, les scientifiques de l’Institut Pasteur du Cambodge, de l’Institut Pasteur de Bangui, de l’Institut Pasteur de Madagascar, de l’Institut Pasteur de la Guyane et de l’Institut Pasteur, tous membres du Pasteur Network, ont publié un grand assemblage de séquences d’ARN ribosomiques dans des bases de données publiques. Avec une méthode bio-informatique unique, décrite dans l’étude, l’équipe a réussi à assembler les séquences d’ARN ribosomiques complètes pour tous leurs spécimens, même en présence de matériel biologique contaminant. Cette ressource génomique constitue un ensemble de 234 séquences complètes d’ARN ribosomique de 33 espèces de moustiques.

L’apport d’une telle ressource génomique

Ces nouvelles séquences permettront d’éliminer physiquement et informatiquement les lectures de séquences d’ARN ribosomiques interférentes, le « bruit de fond » précédemment évoqué. Elles maximisent la sensibilité de la détection de l’ARN génomique viral cible. En outre, les ARN ribosomiques peuvent être utilisés pour l’identification moléculaire des espèces de moustiques étudiées. La précision d’identification moléculaire des espèces à l’aide de séquences d’ARN ribosomiques est comparable à celle du gène mitochondrial de la cytochrome c oxydase, l’étalon-or et la référence actuelle de la taxonomie moléculaire.

Les résultats de cette collaboration faciliteront la découverte et la surveillance des agents pathogènes connus et potentiels chez un grand nombre d’espèces d’insectes par la métagénomique RNA-seq.


Pour aller plus loin :
Ribosomal RNA (rRNA) sequences from 33 globally distributed mosquito species for improved metagenomics and species identification
eLife, janvier 2023.
Cassandra Koh, Lionel Frangeul, Hervé Blanc, Carine Ngoagouni,Sébastien Boyer, Philippe Dussart, Nina Grau, Romain Girod, Jean-Bernard Duchemin and Maria-Carla Saleh.
DOI: 10.7554/eLife.82762 / https://elifesciences.org/articles/82762

Un travail collaboratif entre l’Institut Pasteur du Cambodge et l’Institut Pasteur du Laos, deux membres du Pasteur Network, avec l’Institut de Recherche pour le Développement (IRD) et le Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) démontre les futurs impacts sur la santé publique du réchauffement climatique induit par l’homme. L’étude met en avant la menace qu’est l’augmentation majeure de la densité des moustiques, connus pour être les potentiels vecteurs d’un grand nombre de maladies infectieuses en Asie du Sud-Est. Réalisée dans le cadre du projet Ecomore 2, cette étude a été publiée dans Environmental Health Perspective.

La dengue est une maladie infectieuse émergente, transmise par les moustiques, qui touche de plus en plus de personnes dans le monde. Aedes aegypti et Aedes albopictus, les vecteurs de la dengue, sont de plus en plus susceptibles de se développer en raison du changement climatique. Les populations humaines pourraient être de plus en plus exposées à d’éventuelles épidémies. En Asie du Sud-Est, où la dengue est endémique, des données sur ces moustiques ont été recueillies par les unités d’entomologie de l’Institut Pasteur du Cambodge et de l’Institut Pasteur du Laos, tous deux membres du Pasteur Network.

Réalisée dans le cadre d’Ecomore 2 et d’autres projets, cette étude s’appuie sur les données collectées par Sébastien Marcombe de l’Institut Pasteur du Laos et par Sébastien Boyer de l’Institut Pasteur du Cambodge, ainsi que sur d’autres données bibliographiques sur la présence de ces deux espèces en Asie du Sud-Est. 

Les données sur la présence, la saisonnalité et la dynamique d’Ae. aegypti & Ae. albopictus ont été analysées en fonction de l’utilisation des terres, de la topographie et du climat. Deux unités de recherche de l’IRD ont mené la modélisation mathématique et les analyses spatiales, d’abord pour modéliser leur distribution dans la région et, ensuite, pour évaluer l’impact des scénarios climatiques prospectifs (neuf modèles climatiques CMIP6) sur leur distribution future. Les résultats montrent que, d’ici la fin du siècle, les densités les densités d’Ae. aegypti et d’Ae. albopictus augmenteront respectivement jusqu’à 46 % et 25 % en Asie du Sud-Est en raison des croissances de température prévues. De plus, il est peu probable que les mesures d’atténuation du climat puissent modérer cette expansion de manière significative.

Les cartes résultant de ces modèles sont disponibles sur la plateforme climatique et libre d’accès d’Ecomore II. Les utilisateurs de la plateforme peuvent observer l’impact de différents modèles et scénarios de changement climatique sur l’évolution de la répartition des populations d’Aedes. Ces résultats apportent des preuves supplémentaires que les changements climatiques induits par l’homme auront un impact sur les écosystèmes et la santé publique.


Pour aller plus loin :
Predicting the Effects of Climate Change on Dengue Vector Densities in Southeast Asia through Process-Based Modeling
Environmental Health Perspective, décembre 2022.
Lucas Bonnin*, Annelise Tran, Vincent Herbreteau, Sébastien Marcombe, Sébastien Boyer, Morgan Mangeas, and Christophe Menkes.
*Auteur correspondant.
https://doi.org/10.1289/EHP11068
Site internet d’Ecomore : https://ecomore.org/2023/02/02/the-evolution-of-dengue-vectors-densities-faced-with-climate-change-in-south-east-asia/

Leo Lit Man Poon, du Pôle de Recherche Université Hong Kong -Pasteur, membre du Pasteur Network, a reçu le Pasteur Network LP200 Prize, un prix spécial pour commémorer le 200e anniversaire de la naissance de Louis Pasteur et décerné lors d’une cérémonie organisée par l’Institut Pasteur (Paris) le jeudi 26 janvier 2023. Ce prix fait partie d’un ensemble de 5 prix décernés par l’Institut Pasteur dans le cadre du bicentenaire et avec le support de la Fondation Carlsberg pour un total de 200.00€

Pour célébrer le bicentenaire de la naissance de Louis Pasteur, une série de cinq prestigieux prix scientifiques a été créé par l’Institut Pasteur en 2022. Ces prix récompensent des réalisations qui traduisent l’esprit Pasteur dans les domaines de la recherche biomédicale, de la santé publique ou de l’innovation. Parmi eux, un prix a été dédié au Pasteur Network : le Pasteur Network LP200 Prize.

Le jury international présidé par Pascale Cossart, professeur à l’Institut Pasteur et secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie des sciences, avec le prix Nobel de physiologie ou médecine Françoise Barré-Sinoussi (2008) et le prix Nobel de chimie Emmanuelle Charpentier (2020), a choisi Leo Lit Man Poon comme lauréat. Il a reçu le prix des mains de Françoise Barré-Sinoussi.

« Ce prix reconnaît les contributions essentielles du Pr Poon en matière de préparation, de recherche, de collaborations et d’engagement au sein du Pasteur Network, notamment durant la pandémie de Covid-19. Le Pr. Poon incarne la vision de Louis Pasteur d’une science sans frontières. ».

Rebecca F Grais, Directrice exécutive du Pasteur Network.

Leo Poon est professeur à l’École de santé publique de la Faculté de médecine Li Ka Shing de l’Université de Hong Kong, ainsi que codirecteur du Pôle de recherche HKU-Pasteur, membre du Pasteur Network. Il est virologue et chercheur en santé publique et se consacre à l’étude des virus émergents tels que les virus de la grippe et les coronavirus.

Jusqu’à présent, il a publié environ 300 articles évalués par des pairs, avec un H-index de 93. Depuis 2005, Leo figure dans le Top 1 % des scientifiques les plus cités et depuis 2015 parmi les chercheurs le plus hautement cité. En 2022, Leo a été nommé parmi les 1 000 meilleurs scientifiques par research.com.

Parallèlement, Leo Poon est expert dans différents groupes de travail d’organisations internationales, telles que l’OMS, la WOAH (ex-OIE) et l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour le contrôle des maladies infectieuses émergentes.

« Il y a tellement de personnes formidables qui travaillent ensemble pour combattre les maladies infectieuses. C’est un honneur pour moi de travailler avec eux pour améliorer la santé publique. Deux siècles plus tard, l’esprit de Louis Pasteur est toujours aussi contagieux. »

Leo Lit Man Poon, co-directeur du pôle de recherche HKU-Pasteur, membre du Pasteur Network.

Outre le Pasteur Network Louis Pasteur Bicentenary, cette série a récompensé un scientifique senior de l’Institut Pasteur, Arnaud Fontanet, un scientifique junior de l’Institut Pasteur, Mélanie Anne Hamon, et deux anciens de l’Institut Pasteur, Bruno Canard et Serge Mostowy, respectivement avec le Senior Alumni Louis Pasteur Bicentenary  Prize et le Junior Alumni Louis Pasteur Bicentenary  Prize.


Pour aller plus loin :
Lisez la biographie de Leo Poon sur le site du Pôle de recherche HKU-Pasteur : https://www.hkupasteur.hku.hk/copy-of-poon-lab
Lisez l’actualité de Pôle de Recherche Université de Honk Kong – Pasteur : https://www.hkupasteur.hku.hk/post/the-pasteur-network-lp200-prize-awarded-to-leo-poon
Lisez l’actualité de l’Institut Pasteur : https://www.pasteur.fr/fr/journal-recherche/actualites/prix-du-bicentenaire-louis-pasteur-cinq-scientifiques-recompenses
Écoutez le podcast (Nature Biotechnology): https://bioengineeringcommunity.nature.com/posts/podcast-creative-grit-episode-2

En raison de la mondialisation et de la propagation de vecteurs tels que les moustiques, la dengue est un fardeau croissant pour la santé publique dans le monde entier. La détection rapide des espèces vectrices et la prévention de leur établissement peuvent être réalisées grâce à la surveillance des vecteurs. Des scientifiques du Pasteur Network, basés à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos et l’Institut Pasteur de Madagascar, ont publié un article dans Plos One montrant que le MALDI-TOF MS est un outil prometteur qui pourrait être utilisé pour une surveillance internationale des moustiques vecteurs d’arbovirus.

Un impact pour la santé publique

Le virus de la dengue est transmis aux humains par des moustiques vecteurs. Il provoque généralement des maladies bénignes ou des syndromes pseudo-grippaux. Néanmoins, les infections à répétition sont connues pour leur risque d’engendrer des formes cliniques sévères et potentiellement mortelles, appelée dengue sévère.

Face à la mondialisation, les aires de répartition des moustiques connus pour transmettre le virus de la dengue augmentent et notamment dans les régions non endémiques. L’incidence mondiale de la dengue a été multipliée par 8 au cours des dernières décennies, avec une estimation de 390 millions de personnes infectées par an dans le monde.[1] Le risque de dispersion toujours plus important souligne la nécessité d’améliorer la surveillance des vecteurs afin de détecter rapidement les espèces vectrices introduites et de prévenir leur établissement dans de nouvelles zones. La surveillance repose sur l’identification précise des espèces vectrices. Deux moustiques à distribution mondiale, Aedes aegypti et Aedes albopictus, ce dernier aussi communément appelé moustique tigre, sont les vecteurs les plus connus de cet arbovirus. Cependant, dans la région Pacifique, au moins 9 autres espèces appartenant au groupe Scutellaris sont présentes et sont également des vecteurs confirmés ou potentiels du virus de la dengue.

MALDI-TOF MS pour une surveillance mondiale des moustiques

Les moustiques du groupe Scutellaris sont morphologiquement similaires et les informations préexistantes sur leur génome sont souvent manquantes. Pour identifier les moustiques vecteurs du virus de la dengue, des scientifiques du Pasteur Network ont évalué l’utilisation d’une autre méthode : la spectrométrie de masse de type « Matrix-Assisted Laser Desorption Ionization Time-Of-Flight Mass Spectrometry » (MALDI-TOF MS).  Le MALDI-TOF MS est un outil qui génère des spectres protéiques spécifiques à chaque espèce.

Des moustiques prélevés sur le terrain, appartenant à 8 espèces[2] et provenant de 6 pays du Pacifique, d’Asie et de Madagascar, ont été inclus dans cette étude réalisée par l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, en collaboration avec l’Institut Pasteur du Cambodge, l’Institut Pasteur du Laos et l’Institut Pasteur de Madagascar. L’analyse a démontré qu’une base de données MALDI-TOF créée à partir de moustiques de la région Pacifique permettait une identification exacte des espèces de moustiques des autres régions. Cette technique est apparue aussi efficace que la méthode du séquençage de l’ADN pour identifier les espèces de moustiques. En effet, dans la majeure partie des cas, une identification exacte de l’espèce a été obtenue pour les moustiques testés, même pour les espèces morphologiquement et phylogénétiquement proches. En définitive, ces résultats soulignent que la MALDI-TOF MS est un outil prometteur qui pourrait être utilisé pour une surveillance globale des vecteurs d’arbovirus.


Pour aller plus loin :
MALDI-TOF MS: An effective tool for a global surveillance of dengue vector species
Plos One, octobre 2022.
Antsa Rakotonirina*, Morgane Pol, Fara Nantenaina Raharimalala, Valentine Ballan, Malia Kainiu, Sébastien Boyer, Sosiasi Kilama, Sébastien Marcombe, Sylvie Russet, Emilie Barsac, Rama Vineshwaran, Malia Kaleméli Selemago, Vincent Jessop, Geneviève Robic, Romain Girod, Paul T. Brey, Julien Colot, Myrielle Dupont-Rouzeyrol, Vincent Richard, Nicolas Pocquet
*Auteur correspondant.
DOI: https://doi.org/10.1371/journal.pone.0276488


[1] https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/dengue-and-severe-dengue

[2] Ae. aegypti, Ae. albopictus, Ae. polynesiensis, Ae. scutellaris, Ae. pseudoscutellaris, Ae. malayensis, Ae. futunae and Culex quinquefasciatus

L’Institut Pasteur de Madagascar en collaboration avec l’Institut Pasteur de Tunis, l’Institut Pasteur à Paris, tous trois membres du Pasteur Network organisent un cours intitulé « Les dimensions sociales des épidémies ». Durant 5 jours, du 17 au 21 avril 2023, à l’Institut Pasteur de Madagascar, les 25 participants pourront renforcer leurs connaissances et capacités en Sciences Humaines et Sociales (SHS). Les chercheurs en SHS du Pasteur Network en Afrique ou impliqué dans le projet Afroscreen qui sont intéressés peuvent candidater jusqu’au 15 janvier 2023.

Ce cours, réalisé avec le soutien des projets Sonar Global et Afroscreen, intervient dans le cadre du processus de renforcement des capacités en Sciences Humaines et Sociales (SHS) au niveau du Pasteur Network et plus largement des instituts de recherche et de santé africains. 25 participants seront sélectionnés parmi les candidats qui auront postulé avant le 15 janvier 2023 en remplissant le Google Form dédié.

Les cours seront dispensés en présentielle pendant 5 jourspar des formateurs de l’Institut de Recherche en Sciences de la Santé de Burkina Faso, du Pôle Sciences Sociales du Centre Régional de recherche et de formation à la prise en charge clinique de Fann à Dakar, Sénégal, du Centre de Recherche et de Formation en Infectiologie de Guinée, de l’Institut Supérieur des Sciences Humaines de Tunis, de l’Institut Pasteur à Paris et de l’Institut Pasteur de Madagascar.

Profils des candidats :
Les chercheurs en SHS anthropologues, sociologues, spécialistes en sciences de l’éducation, de la géographie humaine, historiens et data scientists appliqué à la santé.

Provenance :
Les chercheurs des membres du Pasteur Network en Afrique ou les chercheurs impliqués dans le projet Afroscreen (réseaux IRD, ANRS|MIE).

Prérequis :


Pour aller plus loin:
Espace de candidature : https://forms.gle/sNcAVwcVycHrjLXM9
Article dédié de l’Institut Pasteur de Madagascar : https://www.pasteur.mg/offres/appel-a-candidature-cours-du-pasteur-network-les-dimensions-sociales-des-epidemies-du-17-au-21-avril-2023-lieu-institut-pasteur-de-madagascar/

Chaque année, 60 000 personnes meurent de la rage dans le monde selon les estimations de l’OMS. 99 % des victimes sont infectées par un chien. 100% des cas sont évitables par la vaccination. Pour contribuer à l’objectif défini par les organisation internationales, OMS, OMSA et FAO « Zéro cas de rage humaine d’origine canine d’ici 2030 », le Pasteur Network a mis en place un MOOC sur la thématique du contrôle de la rage. Accessible sur la plateforme Fun MOOC, la première session du MOOC « Rage » est en anglais sous-titré en anglais, français et portugais. L’inscription est gratuite et ouverte jusqu’au 07 février 2023. 

Une maladie mortelle mais évitable 

La rage est une infection virale affectant le système nerveux qui une fois déclarée est invariablement fatale et dont le chien est responsable de la quasi-totalité des transmissions à l’homme. Depuis 1885, année où Louis Pasteur mit au point le vaccin contre la rage, de nombreux progrès ont été accomplis et la rage transmise par le chien est aujourd’hui évitable. Néanmoins, la rage garde son statut de zoonose négligée en Afrique et en Asie où se concentrent 95 % des cas rapportés. Le manque de connaissances, l’inaccessibilité à la vaccination ou encore l’absence de contrôle de la rage canine sont autant de facteurs expliquant l’incidence, toujours forte, de cette infection.

Partage d’expériences et connaissances d’experts

Avec pour objectif de transmettre leurs connaissances et expériences, des chercheurs du Pasteur Network ont mis en place le MOOC « Rage ». Conçu dans le cadre d’un appel à financement de cours, ce MOOC rassemble 25 experts internationaux[1] dont 6 du Pasteur Network. Il a été financé par le Pasteur Network, l’Institut Pasteur, l’Institut Pasteur du Cambodge et l’Institut Pasteur de Guinée.

Ce MOOC est composé de 7 chapitres abordant le contrôle de la rage tant chez les humains que chez les animaux dans le respect de l’approche « One Health ». Il comporte des connaissances générales sur la maladie, telles que la virologie, l’épidémiologie, et le diagnostic ; une description des vaccins disponibles et de leurs stratégies vaccinales associées ; des perspectives thérapeutiques ; la présentation du rôle des organisations internationales dans l’objectif d’élimination d’ici 2030 et enfin des exemples concrets d’approche multidisciplinaire mis en place sur le terrain.

Vers « Zéro cas de rage humaine d’origine canine d’ici 2030 »

Face à l’objectif mondial d’éliminer la rage humaine d’origine canine d’ici 2030, tous les experts et les organisations internationales concernés ont reconnu l’urgente nécessité de dispenser une formation au personnel médical et vétérinaire, cible de ce MOOC, aux côtés des étudiants et scientifiques intéressés par le contrôle complexe de cette zoonose. Le MOOC « Rage » soutient ainsi cette ambition d’élimination de la rage humaine d’origine canine d’ici 2030 en offrant aux participants les outils pour sensibiliser leur communauté. En effet, à la suite de cette formation, les participants sauront :

Près de 1300 participants issus de 96 pays ont déjà commencé à suivre cette formation en ligne soit par le « parcours découverte » gratuit, soit par le « parcours qualifiant » dans lequel le MOOC est suivi d’un examen certifiant d’un coût de 150€. Ce dernier donne l’opportunité de candidater au Diplôme Numérique des Maladies Infectieuses de l’Institut Pasteur (DNM2IP).  


Pour aller plus loin :

MOOC « Rage » : https://www.fun-mooc.fr/fr/cours/rabies/
5 raisons de suivre le MOOC « Rage » : https://www.fun-mooc.fr/fr/actualites/5-raisons-de-suivre-la-formation-rage/
“Zéro d’ici 2030” : https://rabiesalliance.org/resource/zero-30-global-strategic-plan-end-human-deaths-dog-mediated-rabies-2030
DNM2IP : https://www.pasteur.fr/fr/DNM2IP
Contributing to a global vaccination strategy to eliminate rabies by 2030 – Pasteur Network Annual Report 2017-2018 : https://pasteur-network.org/wp-content/uploads/2020/12/1906_00035-riip2018-220×280-va-web.pdf#page=23


[1] Parmi les 25 experts : 6 viennent du Pasteur Network depuis l’Institut Pasteur de Guinée, l’Institut Pasteur , l’Institut Pasteur du Cambodge et l’Institut Pasteur du Laos, 5 viennent d’institutions internationales et 14 d’instituts de recherches d’Afrique, d’Asie, d’Amérique et d’Europe. Les laboratoires de référence pour la rage de l’OMS, l’OMSA (ex OIE) et la FAO sont représentés par 8 de ces intervenants.