Le 27 mars 2024, l’Institut Pasteur de São Paulo a été inauguré par le Président de la République française, Emmanuel Macron. Membre du Pasteur Network, cet institut, fondé par l’Institut Pasteur et l’Université de São Paulo, pilotera des recherches de niveau international dans le domaine de la biologie santé pour contribuer à mieux comprendre les maladies et leur impact sur la santé humaine, notamment dans le contexte du réchauffement climatique. La cérémonie d’inauguration, animée par Paola Minoprio, directrice exécutive du nouvel institut, a réuni une délégation de premier plan comprenant, en particulier, Yasmine Belkaid, directrice générale de l’Institut Pasteur (Paris) et Vice-Présidente du Pasteur Network, et Carlos Gilberto Carlotti Junior, recteur de l’Université de São Paulo. Elle a été suivie d’une visite des laboratoires de l’institut et d’échanges entre le Président de la République française, les autorités brésiliennes, les chercheurs et les étudiants. L’inauguration de cette structure intervient seulement un an après que l’Institut Pasteur de São Paulo, association de droit privé brésilien sans but lucratif, a signé ses statuts d’association.

La délégation qui a assisté à la cérémonie comprenait également Vahan Agopyan, secrétaire d’État à la Science, à la Technologie et à l’Innovation, Marco Antonio Zago, président de la FAPESP, Fernando Menezes, président du Conseil de l’Institut Pasteur de São Paulo, Stéphane Séjourné, ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, Chrysoula Zacharopoulou, secrétaire d’état auprès du ministre de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), Emmanuel Lenain, Ambassadeur de France au Brésil, Sylvie Lemmet, Ambassadrice pour l’environnement au Ministère de l’Europe et des affaires étrangères (MEAE), Yves Teyssier D’Orfeuil, Consul général de France à São Paulo, Rémi Rioux, Directeur général de l’agence française de développement (AFD), Antoine Petit, Président-directeur général du CNRS, Valérie Verdier, Présidente-directrice générale de l’IRD, Elisabeth Claverie De Saint Martin, Présidente-directrice du Cirad, Catherine Lagneau, Présidente-directrice générale du BRGM, Monique Barbut, Présidente du WWF-France, Sophie Sidos, Présidente des CCEF, Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale et de la Jeunesse entre 2017 et 2022, Laurent Linguet, président de l’Université de Guyane. Anaïs Fléchet, historienne, maître de conférences à l’Université Paris-Saclay (UVSQ).

L’Institut Pasteur de São Paulo est une association privée à but non lucratif, fondée le 31 mars 2023 par l’Institut Pasteur et l’Université de São Paulo, suite à un accord de collaboration établi en 2017. Basé à l’Université de São Paulo, dans la capitale São Paulo, Brésil, sur un campus de 2000 m², l’institut compte dix-sept laboratoires, dont quatre de niveau de biosécurité niveau 3 (NB3/NBA3).

L’Institut Pasteur de São Paulo est membre du Pasteur Network, un réseau de plus de 30 membres qui joue un rôle essentiel dans la réponse aux défis de santé mondiaux par la science, l’innovation et la santé publique. Il est le sixième membre du Pasteur Network au sein de la région Amériques et le deuxième membre brésilien avec la Fiocruz.

 “Cette cérémonie marque l’aboutissement de plusieurs années de collaboration avec nos partenaires privilégiés, notamment l’Université de São Paulo, la Fapesp, l’Institut Pasteur et le Pasteur Network. Cela représente une étape importante non seulement pour notre institut, mais également pour toutes les équipes talentueuses de l’Institut Pasteur de São Paulo que je remercie et dont les nombreux efforts ont donné vie à notre vision depuis sa mise en fonctionnement en 2019. Leur mobilisation sans faille, en particulier lors de la pandémie de Covid-19, a marqué l’histoire de notre établissement” 
Paola Minoprio, Directrice exécutive de l’Institut Pasteur de São Paulo.

« La venue du Président Macron à l’USP pour l’inauguration officielle de l’Institut Pasteur de São Paulo témoigne de l’importance internationale de l’initiative. Les chercheurs brésiliens et français y partageront des laboratoires, ce qui améliorera sans nul doute la qualité des travaux sur les maladies infectieuses de l’Université. Grâce aux études menées à l’institut, nous serons certainement mieux préparés à affronter de futures pandémies. Le récent partenariat avec le CNRS, autre éminente institution de recherche française, relève également de la politique d’internationalisation de l’USP. »
Carlos Gilberto Carlotti Junior, Recteur de l’Université de São Paulo (USP)

Tout au long de son histoire, l’Institut Pasteur a tissé des liens forts avec le Brésil. L’inauguration de l’Institut Pasteur de São Paulo confirme notre engagement auprès de nos partenaires brésiliens, pour œuvrer à la santé de tous, à la fois à l’échelle locale et internationale. Je remercie toute l’équipe de l’Institut Pasteur de São Paulo, en particulier l’Université de São Paulo et la FAPESP, pour le travail remarquable qu’ils ont fourni en un temps record pour bâtir ce nouvel institut. Aujourd’hui, pour répondre aux nouveaux enjeux planétaires, il est essentiel d’étudier l’impact sanitaire du changement climatique et les conditions d’émergence des nouveaux pathogènes. La communauté scientifique doit s’engager dans une démarche plurielle et collective à travers la création d’institutions pluridisciplinaires et internationales. La vocation de l’Institut Pasteur, en lien avec le Pasteur Network, auquel participe la Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz) avec laquelle nous entretenons une relation forte depuis de longues années, a toujours été de soutenir cette dynamique humaniste et de partage au service de la santé des personnes. Yasmine Belkaid, Directrice générale de l’Institut Pasteur, membre du Pasteur Network

“Nous sommes fiers de célébrer l’inauguration de l’Institut Pasteur de São Paulo, un établissement phare du Pasteur Network en Amériques. Localisé stratégiquement au cœur d’une région riche en biodiversité, cet institut incarne l’excellence scientifique en exploitant des infrastructures de pointe et une expertise de premier plan pour répondre aux défis urgents de la santé mondiale, notamment le changement climatique et les maladies infectieuses telles que la Covid-19 et la dengue, qui affectent actuellement cette région. En alignant ses objectifs sur ceux du Pasteur Network, cette plateforme scientifique de haut niveau enrichira sans aucun doute nos efforts collectifs et fera progresser notre mission de protection de la santé mondiale.” 
Dr. Amadou Alpha Sall, Président du Conseil d’administration du Pasteur Network

Des recherches de classe mondiale en sciences biomédicales

L’Institut Pasteur de São Paulo développe des recherches de classe mondiale en sciences biologiques sur les maladies transmissibles, non transmissibles, émergentes, ré-émergentes, négligées ou évolutives, qui provoquent des réponses immunitaires complexes, produisent des troubles du système nerveux et ont un impact sur la santé publique humaine et animale.

Il dispose de 6 équipes de recherche : Biologie intégrative ; Eco-épidémiologie, Diversité et évolution des virus émergents ; Modélisation des maladies du système nerveux ; Processus infectieux des Trypanosomatides ; Vaccinologie ; Virologie clinique et moléculaire.

Dans le cadre de l’ancienne “Plateforme Scientifique Pasteur-USP” qui précédait l’Institut Pasteur de São Paulo depuis 2019, plus de 90 articles scientifiques, notamment des recherches sur la Covid-19 et le syndrome Zika, ont été publiés afin d’éclairer la pathogenèse des virus. Il a joué un rôle crucial pendant la pandémie de Covid-19, par exemple en développant et testant plusieurs méthodes de diagnostic pour la Covid-19.

Les chercheurs de l’Institut partagent leurs domaines d’expertise, leurs infrastructures, leurs équipements et leur approche de pointe qui soutiennent un objectif commun : renforcer le développement d’initiatives conjointes, développer des méthodes préventives, diagnostiques, pronostiques et thérapeutiques en relation avec les maladies étudiées, ainsi que la promotion de l’innovation, du transfert technologique et de la diffusion des connaissances.

Plus d’informations :

Les étapes qui ont conduit à l’inauguration de l’Institut 
L’Institut Pasteur de São Paulo a été créé à la suite d’une série d’accords conclus au cours de la période 2015-2023.

Contacts Presse

Institut Pasteur de São Paulo : Angela Trabbold – angela@academica.jor.br

USP :  Erika Yamamoto – Erikayama@usp.br

Institut Pasteur (Paris) : Aurélie Perthuison and Myriam Rebeyrotte – presse@pasteur.fr

Pasteur Network : Juliette Hardy – juliette.hardy@pasteur.fr

Avec pour ambition de promouvoir la collaboration et le partage des connaissances, le Pasteur Network soutient des modules de formation d’excellence, dispensés chaque année. Trois cours, animés par des membres du Pasteur Network, ont récemment mis en lumière certains de ses axes d’action stratégiques, à savoir la veille épidémique et la préparation aux épidémies, la recherche, le développement et l’innovation, la création d’équipes pluridisciplinaires collaboratives et la promotion d’une collaboration équitable.

Un premier cours portant sur la biologie des infections virales émergentes et négligées en Amérique latine (« Biology of emerging and Neglected Viral Infections in Latin America ») s’est tenu du 19 au 28 avril 2023 à l’Institut Pasteur de Montevideo.

Organisé par Nicolas Sarute (Institut Pasteur de Montevideo), Nolwenn Jouvenet (Institut Pasteur, Paris) et Sandra Cordo (UBA, AUGM, Argentine), ce cours a été l’occasion de réunir des chercheurs et professionnels de santé venus de toute l’Amérique latine. Son principal objectif : stimuler la collaboration pluridisciplinaire sur les aspects clés de la biologie des virus négligés et émergents, tout particulièrement à l’égard des pathogènes ayant un impact sur la santé publique. Différents thèmes tels que la recherche fondamentale sur les virus, l’épidémiologie, la surveillance et les stratégies de prévention et de lutte y ont été abordés.

Ce cours portera le nom du professeur Otto Pritsch, un chercheur récemment décédé, qui aura joué un rôle de premier plan dans la consolidation de l’accord signé entre la Délégation régionale de coopération pour l’Amérique du Sud, l’Association des universités du groupe de Montevideo (AUGM), l’Institut Pasteur (Paris) et l’Institut Pasteur de Montevideo.

Consultez le programme sur le site Web de Institut Pasteur de Montevideo

Dans le cadre du projet SARA (Surveillance de l’antibiorésistance en Afrique), un deuxième cours cofinancé par le FSPI du ministère français de l’Europe et des affaires étrangères a été dispensé à l’Institut Pasteur de Dakar du 22 au 26 mai 2023. Ce cours intensif, coordonné par le groupe de Sylvain Brisse (Institut Pasteur) et Yakhya Diye (Institut Pasteur de Dakar), a rassemblé 21 participants de 9 pays d’Afrique. Portant essentiellement sur le séquençage et l’analyse bioinformatique des génomes bactériens, il a notamment permis aux participants de renforcer leur réseau collaboratif et de partager les « bonnes pratiques » dans les domaines de la surveillance de l’antibiorésistance.

Pour en savoir plus sur le cours SARA, lisez l’article publié sur Pasteur.fr.

Enfin, c’est à l’Institut Pasteur Hellénique que s’est tenu, du 26 au 29 juin 2023, le cours immersif sur l’innovation et le transfert de technologie en sciences biologiques et santé publique (« Immersion in Innovation and Technology Transfer in Biological Sciences and Public Health »). Pendant quatre jours, différents experts ont évoqué l’importance du transfert de technologie et de l’innovation dans le développement et la fabrication de produits médicaux innovants.

 Consultez le programme sur le site Web de l’Institut Pasteur Hellénique

En finançant ces cours d’excellence et en les rendant accessibles à un vaste public, le Pasteur Network a pour objectif de stimuler une action collective et le partage de connaissances dans les domaines des maladies infectieuses émergentes et de la résistance antimicrobienne, tout en encourageant l’innovation scientifique.

Pour en savoir plus, consultez les liens suivants :

Cours internationaux

Liste des cours parrainés par le Pasteur Network

Pasteur Network contact : Kathleen VICTOIR kathleen.victoir@pasteur.fr

L’Institut Pasteur, Fiocruz – Oswaldo Cruz Foundation (Brazil) – deux membres du Pasteur Network – et l’Université de Birmingham (UK) ont créé l’Unité internationale pasteur sur les vésicules extracellulaires fongiques. Les Pasteur International Units sont créées par deux ou plusieurs équipes de recherche qui travaillent ensemble en lien avec le Pasteur Network.

Plus d’information :

Sur le Pasteur Network

Vaste communauté humaine et scientifique, le Pasteur Network rassemble plus de 30 membres établis dans une vingtaine de pays qui contribuent ensemble à l’amélioration de la santé mondiale. Le réseau, au cœur de zones endémiques, dispose d’un accès privilégié à de très nombreux pathogènes qu’il surveille et étudie sur les 5 continents. Cette exceptionnelle diversité fait du Pasteur Network un acteur mondial unique de la santé publique, de la science, de l’innovation et de la formation, en particulier dans la lutte contre les maladies infectieuses.

Pasteur-network.org

Le directeur général de l’Institut Pasteur, Professeur Stewart Cole, et le recteur de l’Université de São Paulo (USP), Carlos Gilberto Carlotti Junior, ont signé le vendredi 31 mars 2023, lors d’une cérémonie à Paris, les statuts de l’Institut Pasteur de São Paulo, association de droit privé brésilien sans but lucratif. Cet Institut, membre associé du Pasteur Network, aura pour mission de mener des recherches dans le domaine de la biologie afin de contribuer au développement de la santé humaine, de promouvoir des activités de diffusion des connaissances scientifiques et d’enseignement, d’innovation et de transfert des connaissances, ainsi que d’assurer des actions en faveur de la santé publique. 

Pour aller plus loin
Lire le communiqué de presse sur le site de l’Institut Pasteur : https://pasteur.fr/fr/espace-presse/documents-presse/institut-pasteur-universite-sao-paulo-signent-nouveaux-statuts-vue-creation-institut-pasteur-sao

Photo : Cérémonie de signature à l’Institut Pasteur – © François Gardy – Institut Pasteur


Trois nouveaux directeurs ont récemment pris leur fonction au sein du réseau.

Au Canada, David Chatenet a pris la direction du Centre Armand-Frappier Santé Biotechnologies de l’Institut National de Recherche Scientifique (INRS). 

Au Brésil, à la suite de la nomination de Nísia Trindade Lima à la tête du ministère de la santé, Mario Moreira, ancien directeur exécutif est devenu Président par intérim de la Fiocruz.

En Corée, Youngmee Jee, a été nommée nouveau chef pour l’Agence coréenne de contrôle et de prévention des maladies (KDCA). C’est l’ancien Directeur administratif exécutif, Byungkwon Lim, qui a repris le poste de CEO de l’Institut Pasteur de Corée.

En constante évolution, Pasteur Network propose régulièrement de nouveaux postes au sein de ses membres. Les offres d’emploi du réseau sont disponibles et consultables sur la page carrière.

Certains pathogènes présentent des formes asymptomatiques qui complexifient l’étude de leurs dynamiques de transmission et de leurs déterminants. Des chercheurs du Pasteur Network basés à l’Institut Pasteur de la Guyane et à l’Institut Pasteur (Paris), en collaboration avec le Centre hospitalier de Cayenne, se sont intéressés à l’incidence atypique de la fièvre Q en Guyane. Leurs travaux, publiés dans The Lancet Regional Health – Americas, estiment des risques d’infection élevés dans la population générale. Ils mettent en évidence le rôle important des animaux d’élevage dans la transmission.  

La fièvre Q, une zoonose peu symptomatique 

La fièvre Q est une zoonose causée par la bactérie Coxiella burnetii, une bactérie qui infecte une majorité de mammifères sur la plupart du globe. Les ruminants, principale source de contamination humaine, peuvent excréter la bactérie dans les produits de mise bas, les déjections, les sécrétions vaginales et le lait. La transmission se fait principalement par voies aérienne et se manifeste, chez l’Homme, par des signes cliniques dans seulement 40% de cas. Ces derniers, s’ils sont présents, sont généralement pseudo-grippaux et non spécifiques mais peuvent parfois être associés à une pneumonie, une hépatite et plus rarement, à des symptômes plus sévères, en particulier chez des patients présentant des comorbidités.  60 % des contaminations rapportées mondialement sont identifiées lors d’épidémies centrées autour d’élevages ou d’abattoirs infectés par la bactérie.

La Guyane, un cas particulier

La population guyanaise présente l’incidence la plus élevée de fièvre Q au monde. 24% des cas de pneumonie communautaire en milieu hospitalier lui sont imputés.  Néanmoins, les risques classiques d’exposition (abattoir ou élevage à proximité) n’étaient pas retrouvés chez les cas diagnostiqués : la plupart des patients hospitalisés venaient de France métropolitaine et logeaient dans la zone urbanisée de Cayenne et sa banlieue. Aucun réservoir sauvage n’ayant été clairement identifié, les études précédentes ont considéré que la transmission par le bétail était improbable.

Le caractère atypique de sa transmission combiné à une forte proportion de cas asymptotiques a complexifié jusqu’ici la compréhension de l’épidémiologie et l’élucidation des déterminants associés à la fièvre Q en Guyane. Afin de mieux comprendre sa dynamique de transmission et d’orienter les stratégies d’intervention en santé publique, des chercheurs du Pasteur Network, et des infectiologues du Centre hospitalier de Cayenne, ont collaboré pour conduire une enquête sérologique auprès de 2 700 personnes représentatives des différentes communautés de Guyane.

Le cheptel domestique, vecteur de la maladie

Les auteurs ont modélisé les données sérologiques classées par âge afin de reconstituer l’historique de la circulation de la bactérie dans les différentes régions du territoire. Leurs résultats montrent une circulation constante de C. burnetii sur toute la Guyane avec un nombre annuel de cas estimé à 579. 9,6 % de la population testée avait déjà été infectée et en particulier des hommes d’âge moyen et les individus vivant à proximité d’élevage. L’analyse des données a permis d’identifier une épidémie qui serait survenue entre 1996 et 2003 dans les communes de Rémire et Matoury. Cette dernière, ayant infecté 10 % de la population, explique la grande proportion de personnes porteuses d’anticorps contre C. burnetii dans la zone urbaine de l’Ile de Cayenne.

Ce travail collaboratif a permis de modéliser pour la première fois la dynamique de transmission de la fièvre Q en Guyane. La mise en évidence du rôle des animaux d’élevage domestiques dans un contexte de transmission importante de la bactérie milite pour renforcer les activités de surveillance et de réduction des risques dans les élevages de Guyane et souligne l’intérêt d’une approche « One Health » alliant un volet humain, animal et environnemental.

Les enquêtes sérologiques, des outils primordiaux

Ce type d’enquête sérologique à grande échelle avait déjà été conduit au Bangladesh pour la dengue ou encore pour la maladie de Chagas en Colombie. Elle permet de d’étudier un large éventail de facteurs contribuant à la lutte contre les maladies tels que les schémas de circulation des pathogènes, les niveaux d’immunité lié à la vaccination ou à une infection antérieure ou les potentielles zones d’émergences. Cette approche multi-factorielle et au rapport coûts/avantages très positive (si l’on rapporte le coût des analyses à la masse des données brassées/résultats de sortie) représente un outil très précieux à promouvoir auprès des organismes et autorités de santé publique.

Il est proposé que cette méthodologie soit réutilisée par les membres du Pasteur Network dans le cadre d’une phase 3 du projet ECOMORE impliquant le Cambodge, Laos, Philippines et le Vietnam, en collaboration avec l’Institut Pasteur, à Paris pour lequel des financements sont encore recherchés. En effet, son utilisation permettrait d’améliorer la compréhension de l’historique de circulation d’une multitude de pathogènes (virus, bactérie et parasites), représentants un enjeu de Santé Publique pour ces pays, et de l’épidémiologie de leurs maladies associées afin de proposer des interventions adaptées aux autorités de ces pays.


Pour aller plus loin :

Transmission dynamics of Q fever in French Guiana: A population-based cross-sectional study
The Lancet Regional Health – Americas, octobre 2022.
Sarah Bailly, Nathanaël Hozé, Sylvie Bisser, Aurélien Zhu-Soubise, Camille Fritzell, Sandrine Fernandes-Pellerin, Adija Mbouangoro, Dominique Rousset, Félix Djossou, Simon Cauchemez, Claude Flamand‡*.
†, ‡Ces auteurs ont contribué à parts égales à ce travail.
* Auteur correspondant.
DOI : https://doi.org/10.1016/j.lana.2022.100385