Six jeunes chercheurs du Pasteur Network participent à l’édition 2023 de la Cérémonie en l’honneur des nouveaux doctorants

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Six jeunes diplômés issus des membres du Pasteur Network ont été mis à l’honneur lors de la Cérémonie de remise des diplômes de doctorants de l’Institut Pasteur le 8 décembre 2023. Cette célébration a marqué la fin d’un chapitre pour cette nouvelle génération de chercheurs et a mis en lumière l’excellence de la communauté scientifique formée à l’Institut Pasteur, membre du Pasteur Network.

Organisée par le Département de l’Enseignement depuis 2013, cette célébration a marqué son 11e anniversaire en soulignant la qualité scientifique des jeunes diplômés qui ont été en partie formés à l’Institut Pasteur.

Présidée par Monical Sala, Directrice de l’Enseignement à l’Institut Pasteur et Vincenzo di Bartolo, cette édition a introduite par Valérie Masson-Delmotte, climatologue, directrice de recherche au CEA et co-présidente du groupe de travail 1 du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), en tant qu’invitée d’honneur.

Valérie Masson-Delmotte a présenté le lien intrinsèque entre le changement climatique et la recherche en soulignant comment l’augmentation de la température favorise la propagation des maladies à transmission vectorielle. Il est donc essentiel de poursuivre la recherche pour apporter une réponse active à cette question urgente.

Les diplômés ont ensuite été présentés par Monica Sala et Rebecca Grais, Directrice Exécutive du Pasteur Network.

Les doctorants viennent des quatre régions du Pasteur Network – Afrique, Amériques, Asie-Pacifique, Euro-méditerranée – et ont eu l’occasion de travailler sur une grande variété de sujets décrits ci-dessous. Ils ont choisi de partager une citation qui les inspire.

  • Elliot Fara Nandrasana RAKOTOMANANA

Doctorat en anthropologie sociale et culturelle, université de Bordeaux (France)
Institut Pasteur de Madagascar /unité d’épidémiologie et de recherche clinique

Thèse : « Stunting and the risk of contamination by the living environment. An anthropology of early childhood through the prism of spatial and social organizations in a disadvantaged neighborhood in Antananarivo » (Madagascar)

« Ne rien lâcher ! La passion, le courage et la détermination nous permettent de surmonter la peur, la tristesse… le progrès et les obstacles à la réussite. »

Elliot Rakotomanana décroche un DEA en biochimie appliquée à la nutrition à l’université d’Antananarivo (Madagascar) en 2006. En 2014, il rejoint l’unité d’épidémiologie et de recherche clinique de l’Institut Pasteur de Madagascar (IPM) en tant que coordinateur national d’une étude socio-anthropologique sur le retard de croissance. Passionné d’anthropologie, il poursuit des études dans cette discipline à l’université de Bordeaux à partir de 2016, dans le cadre du projet AFRIBIOTA, une recherche pluridisciplinaire du Pasteur Network portant sur le retard de croissance et l’entéropathie environnementale pédiatrique. Il obtient son master en septembre 2017 et soutient sa thèse de doctorat en janvier 2023, sous la direction du Pr Marc-Éric Gruénais (université de Bordeaux) et du Dr Tamara Giles-Vernick (Institut Pasteur). Il dévoile les mécanismes généraux à l’origine de la situation des quartiers défavorisés d’Antananarivo et l’incapacité de leurs habitants à gérer les ordures ménagères, en s’appuyant sur l’Histoire, les sciences politiques et la géographie. Au lieu de tenter d’expliquer la malnutrition et le retard de croissance des enfants, il apporte des solutions pour les éviter. Depuis 2018, il est responsable adjoint de l’équipe « Santé et sciences sociales » de l’IPM.

  • Amina GIHBID

Professeure adjointe des Instituts supérieurs des professions infirmières et techniques de santé (ISPITS), Maroc
Membre associée du laboratoire d’onco-virologie de l’Institut Pasteur du Maroc

Thèse : « Evaluation of viral, genetic and metabolic prognosis biomarkers for Nasopharyngeal cancer »

« […] et qu’en vérité, l’homme n’obtient que [le fruit] de ses efforts (39) et que son effort, en vérité, lui sera présenté (le jour du Jugement) (40). Ensuite il en sera récompensé pleinement » Sourate An-Najm (L’étoile), Coran

Titulaire d’un doctorat en virologie et biologie moléculaire, Amina Gihbid a mené ses recherches doctorales au sein du laboratoire d’onco-virologie de l’Institut Pasteur du Maroc (IPM) et de la faculté des sciences Aïn Chock de Casablanca (Maroc). Son travail portait principalement sur l’évaluation et l’identification de biomarqueurs viraux, génétiques et métaboliques potentiels, susceptibles de prédire les résultats du traitement précoce de patients atteints de carcinome nasopharyngé (NPC) et d’améliorer le pronostic de cette tumeur maligne particulièrement fréquente au Maroc. Il a permis d’établir que la charge virale de l’ADN du virus d’Epstein-Barr (EBV) circulant et certains paramètres métaboliques tirés d’un PET/CT au [18F] FDG constituaient des biomarqueurs pronostiques prometteurs dans la prise en charge clinique du NPC. Ces biomarqueurs pourraient ainsi contribuer à la personnalisation du traitement des patients en fonction du risque de rechute et de récidive.

À l’IPM, Amina Gihbid participe actuellement à deux projets, l’un s’intéressant à la « caractérisation de l’architecture épidémio-génétique du cancer du sein en Afrique du Nord : impact thérapeutique et socio-économique », et l’autre, à la médecine de précision en Afrique du Nord (PerMediNA). Dans le laboratoire d’onco-virologie de l’IPM, elle étudie également l’étiologie virale du carcinome oropharyngé et du cancer du sein au Maroc.

Activités transversales en génomique appliquée à Sciensano, Belgique

Thèse : « Exploring the added value of Whole Genome Sequencing in routine and pandemic viral surveillance »

« L’essence d’un doctorat réussi réside dans la capacité à évoluer et à adapter la recherche à un monde en constante mutation. »

Laura Van Poelvoorde a obtenu son master en sciences de l’ingénieur industriel, orientation biochimie, à l’université de Gand en 2017. Son intérêt pour la recherche et la santé publique l’a conduite à l’Institut scientifique de santé publique (WIV-ISP, désormais intégré à Sciensano), où elle a réalisé ses recherches doctorales dans le service « Activités transversales en génomique appliquée », sous la supervision de Nancy Roosens (Sciensano) et de Xavier Saelens (université de Gand). Ses recherches portaient sur des stratégies innovantes d’amélioration de la surveillance de la grippe, ce qui l’a amenée à explorer le séquençage de génome complet et son analyse. Cette expérience a été étendue au SARS-CoV-2 dans le cadre de la surveillance des eaux usées. Ce travail lui a permis de décrocher un doctorat en biochimie et biotechnologie en janvier 2023 et de publier 10 articles évalués par des pairs sur des stratégies génomiques contribuant à faire progresser la surveillance des virus respiratoires, au service de la société. Une fois diplômée, Laura Van Poelvoorde a accepté un poste permanent chez Sciensano, s’intéressant au développement de méthodes de détection de pathogènes dans les eaux usées.

  • Irini THANOU

Laboratoire de cellules souches et de neuroimagerie / Département de neurobiologie, Institut Pasteur Hellénique, Grèce

Thèse : « Exploring the Brain’s Response to Chemotherapy: Neurogenesis at the Forefront »

« Déjà essayé. Déjà échoué. Peu importe. Essaie encore. Échoue encore. Échoue mieux. » S. Beckett

Le parcours académique d’Irini Thanou en neurobiologie s’est axé sur la compréhension de la dynamique complexe des niches neurogéniques adultes, tant dans l’homéostasie que dans la pathologie. Au cours de ses recherches doctorales, elle a découvert de nouvelles voies de migration des progéniteurs neuronaux en réponse à des agents chimiothérapeutiques, levant le voile sur l’interaction dynamique entre l’instinct et les signaux extrinsèques qui régulent les régions neurogéniques et les parenchymes cérébraux adjacents. En explorant la capacité de régénération du cerveau en réponse à la pathologie, elle a notamment contribué à la publication d’un projet utilisant des micro-ARN neurogéniques et de petites molécules pour la reprogrammation directe des astrocytes en neurones fonctionnels. L’Institut Pasteur a joué un rôle clé dans l’élaboration de ses recherches. Les collaborations au sein du réseau lui ont permis de participer à des projets portant sur les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer dans l’homéostasie cérébrale, qui ont apporté de précieux éclairages sur le rôle émergent de la neuroinflammation en tant que facteur déterminant de cette maladie. Elle a également coopéré activement à une étude sur les interactions dynamiques entre les astrocytes et la microglie pendant la neuroinflammation, en exploitant des techniques d’imagerie cérébrale intra-vitale de pointe. Elle aspire à ce que son prochain chapitre scientifique soit encore plus captivant.

  • Beatriz CHAVES

Chercheuse en DTI (Conselho Nacional de Desenvolvimento Científico e Tecnológico, CNPq), Fondation Oswaldo Cruz (Fiocruz), Laboratoire de recherche sur le thymus (LPT)

Thèse : « Anti-VLA-4 antibodies for multiple sclerosis treatment: rational design and study of their mechanisms of action by high-content cell imaging »

« Relever des défis me fait me sentir vivante. »

Beatriz Chaves est une biotechnologue qualifiée en biologie des cellules T et développement des anticorps. Elle est titulaire d’un diplôme en biotechnologie (UFC, Fortaleza, Brésil), d’un master en biologie cellulaire et moléculaire (Fiocruz, Rio de Janeiro, Brésil) et d’un doctorat en biotechnologie et santé / biologie computationnelle et systémique (Fiocruz/INFINITy-INSERM, Eusébio/Rio de Janeiro/Toulouse, Brésil/France). Au cours de son parcours académique, elle a travaillé sur la conception, la production et l’évaluation fonctionnelle in silico d’anticorps ciblant l’antigène-4 d’activation très tardive (VLA-4) dans le traitement de la sclérose en plaques (SEP). Son doctorat l’a amenée à étudier, grâce à l’imagerie cellulaire à haut contenu, le profilage morphologique des lymphocytes des patients atteints de SEP afin de déterminer leur réponse clinique à la thérapie anti-VLA-4 actuelle à base d’anticorps. Les recherches, les collaborations et les compétences scientifiques développées par Beatriz Chaves tout au long de son cursus ont d’ores et déjà débouché sur un brevet, cinq articles publiés, un article accepté et deux articles en cours, ainsi que sur trois récompenses décernées lors de congrès. À présent, Beatriz Chaves a notamment pour objectifs de recherche une meilleure compréhension du rôle des cellules T dans la pathogenèse de la SEP et l’amélioration des immunothérapies des maladies chroniques actuelles.

  • Noé OCHIDA

Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie
Institut Pasteur de Paris, unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses

Thèse : « Modeling the dynamics of COVID-19, dengue, and the establishment of Wolbachia in Aedes aegypti populations in New Caledonia / Theme: Infectious diseases modeling »

« Une formidable aventure jalonnée de pas mal de rebondissements et de nombreuses joies. »

Originaire de Nouvelle-Calédonie, Noé Ochida a obtenu une licence en microbiologie à l’Université de Montpellier. Pour son master, il est passé de l’échelle microscopique à l’étude de l’écologie des maladies infectieuses. Conscient de l’impact de la dengue en Nouvelle-Calédonie, il a effectué son stage de M2 à l’Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie (IPNC) afin de travailler sur un enjeu de santé publique dans son île natale. Cette opportunité l’a conduit à réaliser un doctorat à l’IPNC, en collaboration avec l’IRD, sur la modélisation de la dynamique de la dengue et l’établissement de Wolbachia dans les populations d’Aedes aegypti en Nouvelle-Calédonie. Ses recherches portaient sur le risque climatique actuel et futur d’une épidémie de dengue en Nouvelle-Calédonie et exploitaient des projections climatiques à échelle réduite de modèles climatiques mondiaux. Noé Ochida a également modélisé le déploiement de la stratégie Wolbachia à Nouméa, suggérant des solutions optimales de mise en œuvre et évaluant son impact sur la transmission de la dengue. Il a eu l’opportunité d’apporter une aide à la modélisation aux décideurs lors de la crise de la COVID-19 en Nouvelle-Calédonie. Il effectue actuellement des recherches post-doctorales dans l’unité Modélisation mathématique des maladies infectieuses du Prof. Simon Cauchemez, à l’Institut Pasteur de Paris.

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